Pheel Le Montagnard, de son vrai nom Achille Ulrich Pambou, est une figure emblématique de la promotion de la culture afro-caribéenne en diaspora. Né à Mouila, au Gabon, et désormais installé en France, il s’est fait connaître grâce à ses émissions cultes sur Africa N°1, aujourd’hui Africa Radio, ainsi qu’à son passage marquant à la télévision avec l’émission Afronight. Ce passionné des médias, mentor de nombreux artistes comme Fally Ipupa et Koffi Olomidé, a récemment reçu le prestigieux GIFA d’Or Awards pour son engagement culturel. Nous l’avons rencontré pour discuter de son parcours, de ses défis et de ses projets d’avenir.
Nous avons eu l’opportunité d’échanger avec lui sur ces thèmes passionnants. Voici l’essence de notre entretien :
Pheel recevant sa distinction lors des GIFA d’Or Awards au Sénat français, à Paris
1. Vous venez de recevoir le GIFA d’Or Awards. Que représente cette distinction pour vous, et comment voyez-vous votre avenir après une telle reconnaissance ?
Merci pour cette question. Recevoir le GIFA d’Or Awards a été un moment très significatif pour moi. C’était une reconnaissance non seulement de mon travail, mais aussi de l’engagement d’Africa Radio (ex Africa N°1) pour la promotion et la reconnaissance de la culture africaine de Libreville à Paris. J’ai ressenti une grande fierté et une profonde gratitude, surtout dans un lieu aussi prestigieux que le Sénat français. Je pense être le premier Gabonais à recevoir une telle distinction au Sénat. Pour l’avenir, je souhaite continuer à m’investir dans des projets qui ont un impact positif et à promouvoir des valeurs qui me tiennent à cœur. Je suis également impatient d’explorer de nouvelles initiatives et collaborations qui pourraient enrichir notre communauté.
2. Votre parcours, de Libreville à Paris, est riche en expériences. Quels sont les souvenirs les plus marquants ?
Mon parcours, de Libreville à Paris, a été jalonné de nombreuses expériences enrichissantes, notamment avec des émissions comme Kilimandjaro et le magazine AKWABA. Ces projets m’ont permis de développer mes compétences en communication et d’apprendre à interagir avec des publics variés. Les souvenirs qui me marquent le plus sont multiples, avec les artistes et autres acteurs culturels que j’ai rencontrés, et les histoires que j’ai pu partager. Ces expériences ont non seulement renforcé ma passion pour les médias, mais elles m’ont également aidé à mieux comprendre les enjeux culturels et sociaux. J’ai été à l’aube des carrières des artistes comme Fally Ipupa, qui est aujourd’hui une légende de la musique africaine.
3. Votre relation avec des artistes comme Fally Ipupa et Koffi Olomidé est bien connue. Comment les avez-vous soutenus ?
Ma relation avec des artistes comme Fally Ipupa et Koffi Olomidé a été très enrichissante ; c’est une relation d’amitié à la base. En tant que professionnel des médias, j’ai eu l’occasion de les soutenir à travers des interviews pour les sorties d’albums ou des concerts en France et en Afrique, ainsi que par des collaborations et des événements qui ont permis de mettre en avant leur talent. Contribuer à la visibilité de ces artistes est une source de satisfaction, car cela leur permet d’atteindre un public plus large et de partager leur musique avec le monde. Cela me rappelle l’importance de notre rôle dans la promotion de la culture et de la créativité.
Pheel et la star internationale de la rumba congolaise Koffi Olomidé
Pheel et Fally Ipupa lors de son méga concert à U arena Paris la Defense
4. Vous avez animé Afronight pendant six saisons. Comment cette expérience diffère-t-elle de la radio ?
L’animation d’Afronight pendant six saisons a été une expérience unique et enrichissante, qui diffère à plusieurs égards de mes émissions radio. À la télévision, la présentation et le langage corporel jouent un rôle crucial, tandis qu’à la radio, l’accent est davantage mis sur la voix et le contenu audio. Le passage à la télévision m’a demandé de m’adapter rapidement à un format plus dynamique et de gérer des éléments visuels. Cela nécessite une préparation minutieuse et une gestion efficace des messages en direct, ce qui demande une bonne préparation mentale.
5. Vous êtes producteur de spectacles. Quelle importance accordez-vous à ces événements pour la culture africaine ?
En tant que producteur de spectacles, j’ai eu la chance de soutenir de nombreux artistes, et je continue de le faire à travers Teyanna Media, l’agence créée par ma femme, spécialisée dans la mise en relation médiatique et l’organisation de conférences de presse. Ces événements sont cruciaux pour promouvoir la culture africaine, mettant en avant des talents et célébrant la diversité des expressions culturelles. Chaque spectacle crée des échanges interculturels et contribue à sensibiliser le public. Bien que certains spectacles soient plus marquants que d’autres, ils ont tous une importance dans la valorisation de notre culture.
6. Pouvez-vous nous parler de votre travail avec Teyanna Media ?
Diriger Teyanna Media représente un aspect essentiel de mon engagement. Nous privilégions des projets qui favorisent le dialogue entre les sphères politiques, culturelles et associatives. Notre mission est de promouvoir des voix diverses tout en relevant des défis complexes, comme maintenir une neutralité et une communication fluide entre des parties aux intérêts parfois divergents. Cela nous oblige à être innovants et à développer des approches adaptées pour des partenariats fructueux.
7. Quel est votre point de vue sur la situation politique actuelle au Gabon ?
Je suis attentif aux évolutions politiques au Gabon. Le gouvernement de transition de Brice Clotaire Oligui Nguema représente une période de changement. Il est crucial d’observer comment les décisions vont influencer la stabilité et le développement du pays. J’espère que cette transition permettra de réformes significatives, avec une gouvernance transparente et un dialogue inclusif. Mon rêve est de voir un Gabon où les droits humains sont respectés, avec une justice sociale et un cadre démocratique solide pour l’avenir.
8. Parlez-nous de votre livre ‘Le 30 août’ à paraître en 2025.
La rédaction de mon livre ‘Le 30 août’ est née d’une volonté de documenter un moment crucial de l’histoire récente du Gabon. Ce livre vise à offrir une analyse des circonstances entourant cet événement marquant. Je veux révéler les dynamiques sociales et politiques en jeu et inviter à une réflexion sur notre histoire et notre avenir. C’est un ouvrage qui aspire à un débat constructif pour un meilleur futur collectif.
9. Vous êtes perçu comme un mentor par de nombreux artistes. Quelle est votre philosophie ?
En tant que mentor, ma philosophie repose sur l’écoute, le partage de connaissances et l’encouragement. Je crois en l’importance de créer un environnement où les artistes peuvent s’exprimer librement. Mon rôle est de les guider tout en respectant leur vision artistique. Ce soutien est essentiel pour que les talents émergents s’épanouissent et enrichissent notre culture.
10. Comment gérez-vous toutes vos responsabilités, et quels sont vos projets futurs ?
Équilibrer mes différentes responsabilités demande une organisation rigoureuse. J’essaie de définir des priorités claires et de consacrer des périodes spécifiques à chaque activité. Pour l’avenir, je suis déterminé à promouvoir la culture afro-caribéenne, notamment en lançant la première édition des Africa Paris Music Awards en décembre 2025, une plateforme pour récompenser les artistes de la diaspora et du continent. Cela s’inscrit dans ma volonté de créer des plateformes valorisant notre culture.
Mot de fin :
Je souhaite exprimer ma gratitude aux artistes et acteurs culturels qui enrichissent notre patrimoine par leur créativité. Vos contributions sont précieuses et indispensables pour bâtir un avenir culturel inclusif et dynamique. Merci de continuer à créer, explorer et partager votre art avec passion.
Prpos receuilli par Armand Ossey